- oisiveté
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• 1330; de oisif♦ État d'une personne oisive. ⇒ désœuvrement, farniente, inaction. Vivre dans l'oisiveté. « Il vaut mieux mourir que de traîner dans l'oisiveté une vieillesse insipide; travailler, c'est vivre » (Voltaire). — PROV. L'oisiveté est (la) mère de tous les vices. ⊗ CONTR. Étude, occupation, 1. travail.Synonymes :- désoeuvrement- fainéantise- paresseContraires :- activité- besogne- labeur- travailoisivetén. f. état d'une personne oisive; désoeuvrement.⇒OISIVETÉ, subst. fém.A. —État d'une personne qui ne fait rien, momentanément ou de façon durable, qui n'a pas d'occupation précise ou n'exerce pas de profession. Synon. loisir. Béate, douce oisiveté; journées, temps d'oisiveté. J'ai reconnu que mes six semaines d'oisiveté n'étaient pas perdues, que le flot de rêves étranges qui avait inondé mon âme l'avait soulevée et portée plus haut (M. DE GUÉRIN, Journal, 1834, p.216). Nous jouissions de cette oisiveté vague dont on éprouve la bonté quand on est vraiment las. Il faisait beau; l'on était au commencement du repos, et on rêvait (BARBUSSE, Feu, 1916, p.142):• 1. Il se sentait le droit de jouir de lui-même. Il découvrait que ses jours les plus vides avaient été ses plus beaux jours, (...) ceux de farniente, où un curieux assemblage de circonstances heureuses et malheureuses lui avait permis de «se dévouer à l'oisiveté». Le temps le plus riche avait été le temps perdu.GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p.325.— P. méton., rare. Occuper son oisiveté. J'entrai chez mon libraire; après quoi, je rentrai pour me remettre à mon oisiveté, c'est-à-dire au livre que, depuis deux ans, je fais, défais et refais (BALZAC, OEuvres div., t.2, 1830, p.30).B. —Péj. Indolence, paresse. Déplorable, incurable, invincible, honteuse oisiveté; se complaire, se corrompre, se ronger dans l'oisiveté; passer sa vie, tomber dans l'oisiveté. Ce paysan devenu riche, tombé à l'oisiveté, se traînant, sale et mal tenu (ZOLA, Terre, 1887, p.364). Si nous prohibons la mendicité, Athènes punissait l'oisiveté (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p.138):• 2. Il en avait assez de la société parisienne; il ne pouvait plus souffrir ce vide, cette oisiveté, cette impuissance morale, cette neurasthénie, cette hypercritique, sans raison et sans but, qui se dévore elle-même.ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p.751.— Loc. et proverbes. L'oisiveté est l'ennemie de l'âme/mauvaise conseillère/mère de tous les vices. Ainsi que le dit très bien notre père saint Benoît, l'oisiveté est l'ennemie de l'âme (HUYSMANS, Oblat, t.1, 1903, p.315). Les garçons étaient soumis à une surveillance étroite, particulièrement Antoine que ses habitudes de paresse faisaient soupçonner d'être vicieux. «L'oisiveté est mère de tous les vices», disait le vétérinaire (AYMÉ, Jument, 1933, p.114). L'oisiveté est mauvaise conseillère, tout de même que les mauvaises compagnies (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p.129).Prononc. et Orth.:[wazivte]. MARTINET-WALTER 1973 [-zivte], [-zifte] (10/7). Étymol. et Hist. Av. 1252 [ms. de 1295] oeusiveté (Miroir de l'âme, ms. Mazarine 870, f° 31 r° ds GDF. Compl.); XIIIes. [ms.] oisiveté (Bible, ms. Mazarine 35, f° 41 v°, ibid.). Dér. de oisif, -ive; suff. -té. Cf. uiserie «oisiveté» (ca 1200, Poème moral, 61 ds T.-L.), dér. de oiseux, oidivesce «id.» (ca 1211, GUILLAUME LE CLERC, Bestiaire, 3648, ibid.), dér. de oisdif (oisif). Fréq. abs. littér.:464. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 911, b) 762; XXe s.: a) 508, b) 480. Bbg. VARDAR Soc. pol. 1973 [1970], p.275.oisiveté [wazivte] n. f.❖♦ État d'une personne oisive. ⇒ Désœuvrement, farniente (cit. 2), loisir; inaction. || L'oisiveté de qqn. || Son oisiveté vient d'une aversion pour le travail. ⇒ Fainéantise, paresse. || Une oisiveté complète, agréable, pénible… || Vivre dans l'oisiveté (→ Vivre en gentilhomme). || Passer, perdre son temps dans l'oisiveté. → Avoir les mains dans les poches, se tourner les pouces, paresser, se prélasser, ne pas en ficher une secousse. || Chercher un passe-temps, des distractions pour combattre l'ennui de l'oisiveté. || La rouille de l'oisiveté. || L'oisiveté, le plus lourd des accablements (cit. 11). || La paresse, l'indolence et l'oisiveté, vices naturels aux enfants (→ Appliquer, cit. 36). — Oisiveté d'esprit (→ Languir, cit. 8).1 Il faut en France beaucoup de fermeté et une grande étendue d'esprit pour se passer des charges et des emplois, et consentir ainsi à demeurer chez soi, et à ne rien faire. Personne presque n'a assez de mérite pour jouer ce rôle avec dignité, ni assez de fond pour remplir le vide du temps, sans ce que le vulgaire appelle des affaires. Il ne manque cependant à l'oisiveté du sage qu'un meilleur nom, et que méditer, parler, lire, et être tranquille s'appelât travailler.La Bruyère, les Caractères, II, 12.2 Plus on vieillit, plus il faut s'occuper. Il vaut mieux mourir que de traîner dans l'oisiveté une vieillesse insipide; travailler, c'est vivre.Voltaire, Correspondance, 1847, 8 déc. 1760.3 C'était une occasion de me faire voyager et de m'arracher à cette oisiveté dangereuse de la maison paternelle et des villes de province, où les premières passions de l'âme se corrompent faute d'activité.Lamartine, Graziella, I, I.♦ ☑ Prov. L'oisiveté est la mère de tous les vices.❖CONTR. Besogne, étude, occupation, travail.
Encyclopédie Universelle. 2012.